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HISTOIRE ET DESCRIPTION

Basse), élevée d’un seul jet sur un plan régulier, avec des rues alignées, coupées à angle droit, une Place au centre et deux Églises.

La prudence de Louis IX ne se borna pas à dégager les abords de la Cité et à élever une enceinte extérieure nouvelle, il fit bâtir la grosse défense circulaire appelée la Barbacane (no 8, p. 97), à la place de celle qui commandait le faubourg de Graveillant, lequel, rebâti plus tard, prit son nom de cet ouvrage.

À la manière dont sont traitées les maçonneries de l’ « Enceinte Extérieure », il y a lieu de croire que les travaux furent poussés activement, afin de mettre, au plus tôt, la Cité à l’abri d’un coup de main et pour donner le temps de réparer et d’agrandir l’enceinte intérieure.

Règne de Philippe le Hardi. — Philippe le Hardi, lors de la guerre avec le roi d’Aragon, continua ces ouvrages avec activité. Ils étaient terminés au moment de sa mort (1285). Carcassonne était la place centrale des opérations entreprises contre l’armée aragonaise et un refuge assuré en cas d’échec[1].

À la place de l’ancienne Porte appelée Pressam ou Narbonnaise ou des Salins, Philippe le Hardi fit construire une admirable défense, comprenant la Porte Narbonnaise actuelle (no 20), la Tour du Trésau (no 21) et les belles courtines voisines. Du côté de l’ouest-sud-ouest, sur l’un des points vivement attaqués par l’armée de Trencavel, profitant du saillant que Saint Louis avait fait faire, il rebâtit toute la défense intérieure, c’est-à-dire les tours nos 39, 11, 40, 41, 42, 43 (Porte de Razez, de Saint-Nazaire ou des Lices), ainsi que les hautes courtines intermédiaires (fig. 16, Plan général, p. 116), de manière à mieux commander la vallée de l’Aude et l’extrémité du plateau (voir p. 80, Courtine entre les Tours 39 et 40). Du côté du midi et du sud-est, Philippe le Hardi fit couronner,

  1. Le Verdun du Moyen Âge ! (Note des Éditeurs).