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LA CITÉ DE CARCASSONNE

faubourg[1] et une en H faisant face au midi. La grande Barbacane D servait encore à protéger la porte de Toulouse T (aujourd’hui Porte de l’Aude).

Il faut observer que les seuls points où le sol extérieur soit à peu près au niveau des Lices (car Guillaume des Ormes signale l’existence des Lices L et, par conséquent, d’une enceinte extérieure), sont les points O et R. Quant au sol de la Barbacane D du château, il était naturellement au niveau du faubourg et, par conséquent, fort au-dessous de l’assiette de la Cité. Tout le front occidental de la Cité est bâti sur un escarpement très élevé et très abrupt.

En reprenant tout d’abord le faubourg aux assiégeants, les défenseurs de la ville s’étaient empressés de transporter dans leur enceinte une quantité considérable de bois qui leur fut d’un grand secours ; mais ils avaient dû renoncer à se maintenir dans ce faubourg.

Le Vicomte fit donc attaquer en même temps la Barbacane D du Château pour ôter aux assiégés toute chance de reprendre l’offensive, la Barbacane B (c’était d’ailleurs un saillant), la Barbacane N de la Porte Narbonnaise et le saillant I, au niveau du plateau qui s’étendait à 100 mètres de ce côté vers le sud-ouest.

Les assiégeants, campés entre la place et le fleuve, étaient dans une assez mauvaise position ; aussi se retranchent-ils avec soin et couvrent-ils leurs fronts d’un si grand nombre d’arbalétriers que personne ne pouvait sortir de la ville sans être blessé.

Bientôt, ils dressèrent un « Mangonneau » devant la Barbacane D.

Les assiégés, de leur côté, dans l’enceinte de cette Barbacane, élèvent une « pierrière turque » qui bat le Mangonneau. Pour être autant défilé que possible, le mangonneau devait être établi en E.

Peu après, les assiégeants commencent à miner sous la

  1. Toutes les défenses du château datent du xiie siècle sauf celles du front sud.