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LA CITÉ DE CARCASSONNE

conséquent, que le faubourg dit de la Barbacane. La suite du récit fait voir que cette première donnée est exacte.

Les assiégeants venaient de Limoux, c’est-à-dire du midi, ils n’avaient pas besoin de passer l’Aude devant Carcassonne pour investir la place. Un pont de pierre existait sur l’Aude. Ce pont est encore entier aujourd’hui : c’est le vieux pont dont la construction date, en partie, du xiie siècle. Il ne fut que réparé et muni d’une tête de pont, sous Saint Louis et sous Philippe le Hardi. Il est indiqué en P sur notre figure 1.

Raymond Trencavel n’ignorait pas que les assiégés attendaient des secours qui ne pouvaient se jeter dans la Cité qu’en traversant l’Aude, puisqu’ils devaient se présenter par le nord-ouest. Aussi le Vicomte s’empara du pont, et, poursuivant son attaque le long de la rive droite du fleuve vers l’amont, il essaya de couper toute communication de l’assiégé avec la rive gauche.

Ne pouvant tout d’abord se maintenir dans le faubourg de Graveillant, en G (voir la fig. 1), il s’empare d’un moulin fortifié, M, sur un bras de l’Aude, fait filer ses troupes de ce côté, les loge dans les parties basses du faubourg, et dispose son attaque de la manière suivante : une partie des assaillants, commandés par Ollivier de Thermes, Bernard Hugon de Serre-Longue et Giraut d’Aniort, campent entre le saillant nord-ouest de la ville et la rivière, creusent des fossés de contrevallation et s’entourent de retranchements palissadés.

L’autre corps, commandé par Pierre de Fenouillet, Renaud de Puy et Guillaume Fort, est logé devant la Barbacane qui existait en B et celle de la Porte dite Narbonnaise, en N.

En 1240, outre ces deux Barbacanes, il en existait une en D[1] qui permettait de descendre du Château dans le

  1. Reconstruite sous saint Louis.