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LA CITÉ DE CARCASSONNE

nissant l’intérieur de la cour avant les restaurations entreprises par Louis IX et Philippe le Hardi. Du côté de l’est et du nord les murailles n’étaient doublées que par un simple portique.

Du côté sud, s’élève un bâtiment dont toute la partie inférieure date du xiie siècle et la partie supérieure de la fin du XIIe avec remaniement au XVe. Ce bâtiment contenait, à rez-de-chaussée, des cuisines voûtées en berceau tiers-point, avec une belle porte plein cintre ouverte dans le pignon. Il sépare la grande cour d’une seconde cour donnant du côté du sud et fermée par une forte courtine du xiie siècle, complètement restaurée au XIIIe.

À cette courtine était accolée une construction présentant un très large portique à rez-de-chaussée, avec salle au premier étage. On voit encore en place, le long de la courtine, tous les corbeaux de pierre qui supportaient le plancher de cette salle, une belle cheminée dont les profils et les sculptures appartiennent à l’époque de Saint Louis ; et, à l’angle de la tour carrée no 31, dite tour Peinte (p. 75), l’amorce des piles du portique inférieur. Une grande fenêtre carrée à meneaux éclairait du côté sud, vers Saint-Nazaire, la grande salle du premier étage. Cette fenêtre est élevée au-dessus du plancher intérieur, et la disposition du plafond qui fermait l’ébrasement est telle, que les projectiles lancés du dehors ne pouvaient pénétrer dans la salle. À l’angle sud-ouest du Château s’élèvent d’énormes constructions, sortes de donjons ou ré-