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HISTORIQUE.

décorent les chapiteaux des colonnettes de marbre servant de meneaux aux fenêtres géminées, appartiennent certainement à la première moitié du xiie siècle. En parcourant l’enceinte intérieure de la cité, ainsi que le château, on peut facilement reconnaître les parties des bâtisses qui datent de cette époque ; leurs parements sont élevés en grès jaunâtre et par assises de 0m,15 à 0m,25 de hauteur, sur 0m,20 à 0m,30 de largeur, et grossièrement appareillés.

Le 1er août 1209, le siège fut mis devant Carcassonne par l’armée des croisés, commandée par le célèbre Simon de Montfort.

Le vicomte Roger avait fait augmenter les défenses de la cité et celle des deux faubourgs de la Trivalle et de Graveillant, situés entre la ville et l’Aude, ainsi que vers la route de Narbonne.

Les défenseurs, après avoir perdu les faubourgs, manquant d’eau, furent obligés de capituler. Le siège entrepris par l’armée des croisés ne dura que du 1er au 15 août, jour de la reddition de la place. On ne peut admettre que pendant ce court espace de temps les assiégeants aient pu exécuter les travaux de mine ou de sape qui ruinèrent une partie des murailles et tours des Visigoths ; d’autant qu’il existe des reprises faites pendant le xiie siècle pour consolider et surélever les tours visigothes qui avaient été fort compromises par la sape et la mine.

Il faut donc admettre que les travaux de siège et les brèches dont on signale la trace, notamment sur le côté nord, sont dus aux Maures d’Espagne, lorsqu’ils conquirent ce dernier boulevard des rois visigoths. Bernard Aton ne peut être, non plus, l’auteur de ces travaux de mine, car le traité qui lui rendit la cité occupée par ses sujets révoltés n’in-