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LA CITÉ DE CARCASSONNE.

assez fréquemment dans les églises provençales et du bas Languedoc. La voûte centrale, en berceau avec arcs-doubleaux, est contre-butée par les voûtes également en berceau, couvrant les collatéraux très-étroits. Cette nef n’est donc éclairée que par les fenêtres des murs latéraux. Une porte plein cintre, datant du commencement du xiie siècle, s’ouvre dans le bas-côté nord ; car autrefois la façade occidentale de la nef, ainsi que nous l’avons dit précédemment, était voisine des remparts et contribuait à leur défense. Sa base était seulement percée d’une très-petite porte qui s’ouvrait dans un couloir dont on aperçoit les amorces.

Vers 1260 fut accolée au flanc sud du transept roman, une chapelle dont le sol est au niveau du pavé de l’ancien cloître, c’est-à-dire à 2 mètres environ au-dessous du sol de l’église. Cette chapelle renferme le tombeau de l’évêque Radulphe, dont l’inscription donne la date de 1266, comme étant celle de la mort du prélat. C’est sur les instances de cet évêque que les habitants des faubourgs de la cité, proscrits à la suite du siège entrepris par le vicomte Raymond de Trincavel, furent autorisés à rebâtir leur ville de l’autre côté de l’Aude. Ce tombeau est un monument fort intéressant, bien que la figure du personnage, traitée en bas-relief, soit médiocre ; le simulacre du sarcophage qui la porte donne une série de figurines d’une conservation parfaite, représentant les chanoines de la cathédrale dans leur costume de chœur. Ce soubassement est intact, car le sol de la chapelle ayant été relevé au niveau de celui du transept, les parties inférieures du monument sont restées enterrées pendant des siècles et ont été ainsi préservées des mutilations. Le chœur, le transept et les chapelles ont été élevés sous l’épiscopat de Pierre de Roquefort, de 1300 à 1320. Le plan roman a été suivi