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DESCRIPTION DES DÉFENSES.

Cette partie des fortifications de la cité carcassonnaise est certainement la plus intéressante ; malheureusement, elle ne présente plus que l’aspect d’une ruine. C’est en examinant scrupuleusement les moindres traces des constructions encore existantes, que l’on peut reconstituer ce bel ouvrage. Je dois dire, toutefois, que peu de points restent vagues et que le système de la défense ne présente pas de doutes. Il s’accorde parfaitement avec les dispositions naturelles du terrain, et ces ruines sont encore pleines de fragments qui donnent non-seulement la disposition des constructions de pierre, mais encore les attaches, prises et scellements des constructions de bois, des planchers et gardes.

Une vue cavalière du château et de la barbacane restaurés, que nous donnons ci-après, figure 15, présente l’ensemble de ces ouvrages.

Un plan de la cité et de la ville de Carcassonne, relevé en 1774, antérieurement par conséquent à la destruction de la barbacane, mentionne, dans la légende, un grand souterrain existant sous le boulevard de la Barbacane, mais depuis longtemps comblé. Je n’ai pu retrouver la trace de cette construction, à l’existence de laquelle je ne crois guère. Si ce souterrain a jamais existé, il devait établir une communication entre la barbacane et le moulin fortifié dit du Roi, afin de permettre à la garnison du château d’arriver à couvert jusqu’à la rivière.

Nous avons fait le calcul du nombre d’hommes strictement nécessaire pour défendre la cité de Carcassonne.

    sa porte en A ; en O, la porte du château ; en L, la grande cour ; en P, le logis contenant les cuisines ; en M, la deuxième cour avec le portique N sur lequel est établie la grande salle ; en Q et R, les logis, donjons ; en D, la grande barbacane, et en X et Y les tours du XIIe siècle.