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LA CITÉ DE CARCASSONNE.


Ces combles à demeure portaient sur le bahut intérieur du chemin de ronde.

La figure 6 donne la coupe de cette tour de la Peyre.

En M est tracé le profil d’ensemble de cet ouvrage avec le fossé, la crête de la contrescarpe et le sol extérieur formant glacis. On voit comme les meurtrières sont disposées pour couvrir de projectiles rasants ce glacis, et de projectiles plongeants, la crête et le pied de la contrescarpe. Quant à la défense rapprochée, il y est pourvu par les mâchicoulis et des hourds, ainsi qu’on le voit en P. La figure 7 donne le tracé général de cette tour du côté intérieur, les hourds n’étant supposés montés que du côté R.

La tour no 18, dite de la Vade ou de Papegay, bien qu’elle appartienne à l’enceinte extérieure, est, comme nous l’avons dit, un réduit, un donjon, dominant tout le plateau de ce côté, occupé avant le règne de Saint-Louis, par un faubourg.

Les courtines de l’enceinte extérieure étant tombées au pouvoir de l’assiégeant, la plupart des tours de cette enceinte devaient être facilement prises, car elles ne sont guère défendues à l’intérieur et leurs chemins de ronde communiquent parfois de plain-pied avec ceux des courtines ; cependant des portes interrompent la circulation, mais la tour de la Vade est un ouvrage indépendant et d’une grande élévation ; il possède deux étages voûtés, deux étages entre planchers, un puits à rez-de-chaussée, une cheminée au deuxième étage et des latrines au troisième. La porte donnant sur les lices pouvait être fortement barricadée et opposer à l’assiégeant un obstacle aussi résistant que la muraille elle-même. L’étage supérieur était muni d’un crénelage à ciel ouvert avec toit au centre. Ce crénelage, qui, en temps de guerre,