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DESCRIPTION DES DÉFENSES.

encore, en dehors de cette partie de l’enceinte extérieure, à côté de la tour no 12, dite du Grand-Canisou, les orifices de l’égout que le roi avait fait construire à travers la muraille élevée par son ordre, pour rejeter au dehors les eaux de l’évêché, ainsi qu’il a été dit plus haut.

Quant aux bâtiments de l’évêché, ils sont complétement rasés ; il n’en est pas de même du cloître de l’église Saint-Nazaire, dont les fondations ont été retrouvées. Ces fondations, et un mur de ce cloître, conservé avec les piles engagées et les formerets des voûtes, se rapportent aux tracés des vieux plans de la cité, dans lesquels ce cloître et ses dépendances sont indiqués. Cette construction date de l’époque de saint Louis. À la suite de la tour no 11 est la tour no 40, dite de Cahusac, qui présente une disposition curieuse. Le chemin de ronde tourne à l’entour, et est couvert par un portique ; puis on arrive à la tour du coin no 41, dite Mipadre ou de Prade. Elle contient deux étages voûtés et deux étages entre planchers, elle est munie d’une cheminée et d’un four. La seule porte donnant entrée dans cette tour, qui n’interrompt pas le chemin de ronde, est percée du côté de l’est et était fermée par des verrous et une barre rentrant dans la muraille. Comme aux autres tours de cette partie de l’enceinte, le dernier merlon des courtines s’élève au point de jonction avec la tour, là où sont percées les portes, et le dernier créneau était également muni de volets sur rouleaux, afin de protéger les entrants ou les sortants ou les factionnaires posés aux entrées des tours. Presque toujours il faut monter quelques marches pour passer des courtines dans les tours, et alors le crénelage suit la montée.

On remarquera encore que les chemins de ronde des courtines, et par conséquent les crénelages et les hourds ne