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LA CITÉ DE CARCASSONNE.

est vraisemblable que les extrémités de ces fossés, ainsi que les avancées des portes, étaient défendues par des palissades extérieures, suivant les habitudes de l’époque. Ces palissades étaient munies de barrières ouvrantes.

En s’avançant dans les lices[1], entre les deux enceintes, la première tour que l’on rencontre à droite, à la suite de la porte Narbonnaise, est la tour no 21, dite du Treshaut, ou du Trésau, de Tressan, du Trésor ou de la Cendrino. Cette construction est un magnifique ouvrage de la fin du xiiie siècle, contemporain de la porte Narbonnaise. Elle domine toute la campagne, la ville, et joignant presque l’enceinte extérieure, elle commandait le plateau, la barbacane de la porte Narbonnaise et empêchait l’ennemi de s’étendre du côté du nord dans les lices le long desquelles s’élèvent les tours visigothes.

La tour du Trésau, outre ses caves, renferme quatre étages dont deux sont voûtés.

L’étage inférieur est creusé au-dessous du terre-plein de la ville. Le deuxième étage est presque de plain-pied avec le sol intérieur de la ville. Le troisième étage était couvert par un plancher et le quatrième, sous comble, au niveau du chemin de ronde du crénelage.

Le chemin de ronde des courtines passe derrière le pignon de la tour, mais n’a aucune communication avec les salles intérieures.

Du côté de la ville, la partie supérieure de la tour est terminée par un pignon crénelé avec escaliers rampants le long du comble. Deux tourelles carrées, munies d’escaliers et crénelées à leur partie supérieure, épaulent le pignon et

  1. Lices, espace compris entre les deux enceintes d’une place.