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HISTORIQUE.

Ce bourg est aujourd’hui la ville de Carcassonne, élevée d’un seul jet sur un plan régulier, avec des rues alignées, coupées à angle droit, une place au centre et deux églises.

La prudence de Louis IX ne se borna pas à dégager les abords de la cité et à élever une enceinte extérieure nouvelle, il fit bâtir la grosse défense circulaire appelée la Barbacane, à la place de celle qui commandait le faubourg de Graveillant, lequel, rebâti plus tard, prit son nom de cet ouvrage.

Il mit cette barbacane en communication avec le château, par des rampes fortifiées, très-habilement conçues au point de vue de la défense de la place (fig. 16).

À la manière dont sont traitées les maçonneries de l’enceinte extérieure, il y a lieu de croire que les travaux furent poussés activement, afin de mettre, au plus tôt, la cité à l’abri d’un coup de main et pour donner le temps de réparer et d’agrandir l’enceinte intérieure.

Philippe le Hardi, lors de la guerre avec le roi d’Aragon, continua ces ouvrages avec activité. Ils étaient terminés au moment de sa mort (1285). Carcassonne était la place centrale des opérations entreprises contre l’armée aragonaise et un refuge assuré en cas d’échec.

À la place de l’ancienne porte appelée Pressam ou Narbonnaise ou des Salins, Philippe le Hardi fit construire une admirable défense, comprenant la porte Narbonnaise actuelle, la tour du Trésau et les belles courtines voisines. Du côté de l’ouest-sud-ouest, sur l’un des points vivement attaqués par l’armée de Trincavel, profitant du saillant que saint Louis avait fait faire, il rebâtit toute la défense intérieure, c’est-à-dire les tours nos 39, 11, 40, 41, 42, 43 (porte de Razez, de Saint-Nazaire ou des Lices), ainsi que