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LA CITÉ DE CARCASSONNE.

l’amont, il essaya de couper toute communication de l’assiégé avec la rive gauche.

Ne pouvant tout d’abord se maintenir dans le faubourg de Graveillant, en G (voir la fig. 2), il s’empare d’un moulin fortifié, M, sur un bras de l’Aude, fait filer ses troupes de ce côté, les loge dans les parties basses du faubourg, et dispose son attaque de la manière suivante : une partie des assaillants, commandés par Ollivier de Thermes, Bernard Hugon de Serre-Longue et Giraut d’Aniort, campent entre le saillant nord-ouest de la ville et la rivière, creusent des fossés de contrevallation et s’entourent de retranchements palissadés.

L’autre corps, commandé par Pierre de Fenouillet, Renaud de Puy et Guillaume Fort, est logé devant la barbacane qui existait en B et celle de la porte dite Narbonnaise, en N.

En 1240, outre ces deux barbacanes, il en existait une en D[1] qui permettait de descendre du château dans le faubourg[2] et une en H faisant face au midi. La grande barbacane D servait encore à protéger la porte de Toulouse T (aujourd’hui porte de l’Aude).

Il faut observer que les seuls points où le sol extérieur soit à peu près au niveau des lices (car Guillaume des Ormes signale l’existence des lices L et par conséquent d’une enceinte extérieure), sont les points O et R. Quant au sol de la barbacane D du château, il était naturellement au niveau du faubourg et par conséquent fort au-dessous de l’assiette de la cité. Tout le front occidental de la cité est bâti sur un escarpement très-élevé et très-abrupt.

  1. Reconstruite sous saint Louis.
  2. Toutes les défenses du château datent du xiie siècle sauf celles du front sud.