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gendarmerie communale levée par les magistrats municipaux. Dans les chartes royales d’affranchissement, le nombre des hommes armés que doit fournir la ville au suzerain requérant est stipulé ; ces troupes, d’après ces chartes, ne doivent cependant le service (aux frais de la cité) que jusqu’à une certaine distance de leurs foyers. La milice de Rouen, par exemple, jouissait du privilège de ne s’éloigner de la ville que jusqu'à une distance qui lui permît de pouvoir rentrer coucher chez elle chaque nuit[1]. Cette institution correspondait exactement à ce qu’était la garde nationale sédentaire. Il n’est pas besoin de dire que les seigneurs féodaux n’avaient que du dédain pour ces troupes communales rivées à leurs foyers, peu disciplinées, mal armées, et qui se mettaient à piller dès qu’elles sortaient de leur banlieue ; d’autre part, ces seigneurs n’avaient nulle

  1. Voyez Recherches historiques sur les corporations des archers, des arbalétriers et des arquebusiers, par Victor Fouque, 1852.