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d’hast était usitée en Litliuanic et en Pologne ; on l’appelait hardiche. Quant aux. godendacs composés d’une masse de fer avec pointes, nous les rangeons dans la série des plommées (voy. Plommée).


GONFANON, s. m. (gonfenon). Étendard, enseigne, bannière. Les auteurs des xn^ et xni" siècles paraissent employer indilTéremment les mots gonfanon et bannière, pour désigner un étendard réunissant autour de ses plis les hommes d’armes d’un baron. L’étendard que le pape envoie à Guillaume le Bâtard, avant son expédition d’outre-Manche, est qualifié de gonfanon dans le Roman de Rou :

’I L’Apastoile li otréia,

« Ua gonfanon li envéia,

« Un gonfanon et un anel

» Mult precios e riche e bel i . » Le même poëme donne ailleurs le nom de gonfanons aux bannières des seigneurs :

(> Ni a riche home ne baron,

« Ki n’ait lez li son gonfanon,

» U gonfanon u altre enseigne

u U sa mesnie se restreigne-. »

Ces derniers vers indiquent assez que gonfanon était synonyme de bannière.

Le gonfanon était quadrangulaire, comme la bannière, ou terminé par des pointes. Il était attaché à une hampe de lance, et s’enroulait autour quand on ne combattait pas. On disait fermer le gonfanon, pour l’attacher à la hampe :

« Vez-lc sor l’auferaiit, sor lo destrier armé. Il A cel escu à point et d’argent pointure, « A celle grosse lance au gonfenon fermés. » Il ne fallait pas que le gonfanon fût très-grand, puisque l’on combattait avec la lance auquel il était fixé : « Sor son escu à or ala férir Herdré, « L’escu li a percé, l’auberc li a fausé ; « Enz ou cors li baiuna le coufanon safré’... » et que l’étofle pouvait pénétrer dans la blessure. 1 Vers H 431 et suiv.

2 Vers 90S2 et suiv.

3 Li Rotnnns de Pavise la duchesse, édit. de Marlonue, p. 161.

  • Ibtd., p. 1G4. « Gonfanon safré », frangé d’or.