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Olivier de la Marche rapporte que le duc de Bourgogne, lors de son expédition dans le Luxembourg, avait les garde-bras et les ailes de ses genouillères enrichis de grosses pierres précieuses.

Vers la fin du xve siècle, on donnait le nom de garde-bras seulement aux pièces qui défendaient la partie antérieure du bras et qu’on n’employait guère que pour jouter. Ces pièces s’ajoutaient aux cubitières et préservaient la saignée. Plusieurs armures dites maximiliennes sont pourvues de ces garde-bras.


GENOUILLÈRE, s. f. (genouiller). Pièce d’armure protégeant le genou. On voit apparaître les premières genouillères vers le milieu

du xiiie siècle, sur les chausses de mailles ou de peau, qui ne préservaient pas suffisamment les articulations. Ces premières genouillères sont de diverses sortes. Les unes, montées sur un cuissot de peau, s’attachent à la ceinture, au moyen d’attelles (fig. 1[1]), ainsi qu’on le voit en A. Le cuissot est composé de quatre pièces de peau se recouvrant, afin délaisser plus de jeu au jarret ; sur ces pièces de peau est rivée une plate de fer épousant la forme du genou et montant assez haut pour que son extrémité

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Poème du siège de Troie, français (xiiie siècle).