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[ ÉCU ]
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rius, employés dans la basse latinité, ont pu s’appliquer à toute arme défensive maintenue par le bras gauche au moyen de courroies attachées avec des boucles ou plutôt rivées à l’umbo.

L’écu du moyen âge, dont nous allons décrire les formes diverses, était suspendu au cou ou en bandoulière par une courroie appelée guige ou guiche, qu’on pouvait allonger plus ou moins au moyen d’une boucle, et maintenu sur l’avant-bras et la main par un jeu de courroies désignées par le mot enarmes :

« L’escu saisi par les enarmes[1]. »

On disait l’écu porté en jantel ou en chantel, pour indiquer qu’on le tenait sur le bras, prêt à combattre, c’est-à-dire sur le dos de la main[2] :

« Et ont les escus en jantel
« Aussi com volsissent combatre[3] »

L’usage du bouclier remonte à la plus haute antiquité, aussi bien que l’habitude de peindre sur cette armure défensive des emblèmes, des animaux, des ornements. Sur les vases grecs et gréco-italiques

  1. Roman de la violette, vers 1726 (xiiie siècle).
  2. Chantel veut dire dos de la main.
  3. Roman de la violette, vers 1336, 1337.