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[ ARBALÈTE ]
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le crochet de tirage et la trousse des carreaux. Cet habillement de l’arbalétrier persiste pendant le xiiie siècle et jusque vers 1320. Mais alors l’arbalétrier revêt la brigantine, plus commode que la maille ; la cervelière couvre la tête et le camail y est fixé ; les épaules, les jambes, ne sont pas toujours armées ; mais c’est à l’aide du crochet que l’arc est bandé (fig. 1 ter[1]).

A la bataille de Crécy, les Français disposaient d’un corps de quinze mille arbalétriers génois[2]. Ces arbalétriers avaient fait une étape de six lieues lorsqu’ils furent mis en ligne devant l’armée anglaise ; ils étaient fatigués outre mesure, et un orage qui survint au commencement de l’action, en mouillant les cordes, contribua

  1. Manuscr. Biblioth. nation., le Livre des hist. du commencement du monde, français
  2. Froissart, livr. I, chap. ccxciii.