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[ AILETTE ]
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laires devaient être fort gênantes et avaient l’inconvénient de donner une prise aux coups de lance, aussi les hommes d’armes ne les conservèrent-ils pas longtemps. On n’en trouve plus de traces à dater de 1325 ; mais alors elles sont souvent remplacées par des rondelles de fer attachées aux épaules (fig. 5[1]). Ces rondelles ont de 0m,20 à 0m,30 de diamètre ; elles sont attachées sous les aisselles au moyen d’une courroie, ou à la cotte d’armes à l’aide de lacets et d’aiguillettes, et sont au besoin ramenées vers le bacinet ou le heaume, comme dans l’exemple figure 3. Dans la figure 5, la cottede mailles ne couvre plus les bras et est remplacée par les manches rembourrées et piquées du haubergeon ; une cubitière garantit le coude. À la cathédrale de Bâle, la statue tombale de Rodolphe de Thierstein, qui date de 1318, possède des ailettes rectangulaires de 0m,29 de longueur, avec petite frange au bas et armoyées aux armes du comte ; ces ailettes sont posées devant les épaules. Sur la pierre tombale gravée de Thibaut de Pomollain, déposée dans l’église Saint-Denis de Coulommiers, et qui date de 1325, sont figurées également des ailettes rectangulaires allongées, armoyées et posées devant les épaules[2] ; tandis que sur l'un des petits bas-reliefs de la cathédrale de Lyon[3], on voit un chevalier qui reçoit

  1. Manuscr. de Lancelot du Lac, Biblioth. nation., français, t. II (1320 à 1330).
  2. Cette pierre tombale a été fort bien reproduite dans l'ouvrage de MM. Aufauve et Fichot, les Monuments de Seine-et-Marne.
  3. Porte centrale, pied-droit de gauche (1300 environ).