Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance (1873-1874), tome 5.djvu/277

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avant l’époque où nous la voyons posée sur l’armure française ; car la statue tombale de sire Roger de Bois[1], mort en 1300, montre déjà la ceinture militaire sur la cotte juste treillissée.

Une des plus remarquables, parmi ces ceintures nobles, est figurée sur une statue déposée dans le passage communiquant de l’église Saint-Antoine de Padoue au cloître, et qui représente Sévère de Lavellongo, mort en 1373 (fig. 1). Sur la cotte de peau armoyée est posé, à la hauteur des hanches, ce joyau d’une grande richesse et muni d’un fermoir représentant une porte de ville. L’épée est attachée à cette ceinture par un crochet. La ceinture se

compose de parties d’orfèvrerie, carrées, façonnées en tables biseautées, réunies par des charnières (voyez en A). Le bas de la cotte est, en outre, décoré d’ornements d’orfèvrerie représentant des feuilles de chélidoine. Une chaîne retient la poignée de l’épée. Cette admirable statue, sur laquelle nous avons l’occasion de revenir, présente l’armure admise en France à cette époque, à quelques accessoires près qui appartiennent à l’Italie septentrionale. La ceinture militaire est déjà posée sur les braconnières de l’armure française, qui apparaissent dès 1350, ainsi que le démontre la figure 2[2]. Elle est très-volumineuse sur la cotte juste de l’armure

  1. Voyez Stothard, the Monumental Effigies of Great Britain, pl. 58.
  2. Manuscr. Biblioth. nation., Tite-Live, trad. française (sous le roi Jean, environ 1350).