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tête. Il en résultait un défaut. Un fer de lance bien dirigé pouvait ainsi passer entre la bavière et la visière de la salade. C’est ce qui fit qu’on abandonna la salade pour l’armet (voy. ce mot). Cependant la salade fut adoptée pour les joutes jusqu'au xvie siècle (voy. Joute, tome ii), mais on vissait alors au corselet une bavière beaucoup plus haute que celle qui servait dans les combats, et l’appelait-on bavière allemande.

On adopta aussi en France, vers 1440, une bavière-colletin qui passait sous le couvre-nuque de la grande salade, alors la visière de celle-ci recouvrait la bavière au lieu de la joindre simplement (fig. 5[1]). Ces sortes de bavières françaises ne faisaient point saillie sur le menton, mais en suivaient exactement le contour.

On voit encore des bavières très-fortes et puissantes vissées, pour jouter, au corselet, avec l’armet du xvie siècle, afin de préserver le colletin.

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Froissart, français (1440 environ).