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d'étoffe, mais bien une figure de dragon faite de peau ou de toile. Ce qui porterait à admettre l’usage de cette sorte d’étendard, c’est que les vignettes des manuscrits des xii- siècle et xiiie siècle représentent assez fréquemment des dragons portés au haut de piques (fig. 7 bis[1])

dans les batailles. On pourrait voir là, d’ailleurs, une tradition fort ancienne, puisque les trophées des armées barbares sculptés sur la base de la colonne Trajane représentent des guivres parmi les étendards pris sur les Daces. La miniature que nous reproduisons ici en fac-similé est intéressante à plus d’un titre : elle montre le porte-étendard armé d’un écu quadrangulaire et sans heaume, bien que tous les cavaliers soient coiffés de ce couvre-chef de fer ; les chevaux sont houssés, et les combattants sont vêtus de broignes avec cotte d’armes par-dessus.

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Histoire du saint Graal, jusqu'à l’empire de Néron, français, n°6769 (1270 environ).