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on revient aux bannières carrées (fig. 7[1]), correctement armoyées. C’était le commencement de la période de l’emploi du blason sur les cottes d’armes, les écus, les bannières et pennons, et même sur les vêtements civils de la noblesse.

Pendant une action, on cherchait à abattre l’étendard du chef de l’armée ennemie, car la chute de ce signe de ralliement répandait le découragement parmi les combattants d’une part, et les encourageait d’autre part. A la bataille d’Hastings, après les premiers efforts infructueux des Normands pour percer le centre de la bataille d'Harold, Guillaume, voyant ses gens indécis, prend lui-même son gonfanon et charge à la tête de ses hommes d’armes. Il fait une trouée.

« Tant unt Normant avant empeint[2],
K’il unt a l’estendart (d’Harold) ateint.
Héraut[3] a l’estendart esteit,
A son poer se desfendeit.
Maiz mult esteit de l’oil grevez,
Por ço k'il li esteit crevez.
[...]
L’estendart[4] unt a terre mis,
Et li Reis Heraut unt occis

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Tite-Live, français (1350 environ).
  2. « Poussé. »
  3. « Harold. »
  4. D'Harold.