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fer de la lance ou à la pointe de l’épee de passer : c’était un défaut. Il ne paraît pas que cette forme de bacinet fut conservée longtemps, soit à cause du défaut que nous venons de signaler, soit parce qu’il était lourd et peu maniable. Nous ne pouvons présenter toutes les modifications de détail que subit

cet habillement de tête jusqu’au moment où il fut abandonné pour être remplacé, vers 1435, par la salade et l’armet (voyez ces deux mots), qui furent dès lors portés avec l’armure complète.

Il est à croire que Jeanne D’arc était armée encore du bacinet. Dans l’Inventaire des armes conservées au château d’Amboise[1] est mentionné cet article : « Harnoys de la Pucelle garny de garde-braz, d’une payre de mytons (gantelets), et d’un habillement de teste, où il y a un gorgerin de maille, le bort doré, le dedans de satin cramoisy, doublé de mesme. »

En effet, le camail de mailles n’était attaché qu’au bacinet. La salade et l’armet ne sont jamais accompagnés d’un appendice de mailles, et le dernier exemple que nous venons de donner est déjà une transition entre le bacinet et l’armet.

  1. Publié par M. Le Roux de Liucy, Biblioth. de l’École des Chartes, 2e série. t. IV, p. 412.