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Ces bacinets italiens sont dépourvus de bavière (fig. 5[1]), mais les côtés de la visière portent sur les bords antérieurs du tymbre largement, ce qui empêche cette visière de rentrer sur le cou. Sa partie inférieure descend très-bas, de façon à tenir lieu de bavière. La figure montre ce bacinet porté la visière relevée. La maille du

camail est rivée aux bords du tymbre, et les têtes des rivets portent sur une bande de cuivre, afin de leur donner une prise plus épaisse et plus souple. On observera la forme remarquablement belle du tymbre qui couvre si bien la tête et le cou. La vue est composée d’une fente pratiquée sur l’arête d’un relief.

Mais nous arrivons au moment où les armures de plates, c’est-à-dire exclusivement composées de plaques de fer battu, allaient remplacer les armures mixtes, composées de hauberts ou de broignes avec parties d’acier, telles que, avant et arrière-bras, grèves et cuissots. Le bacinet allait donc s’adapter d’autant mieux à ce nouveau système d’armure (voyez Armure, de la figure 37 à la figure 44).

C’est vers 1380 que les armures de plates complètes commencent à paraître. C’est alors aussi que le bacinet atteint sa perfection et

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Lancelot du Lac (1360 environ), miniature de facture italienne.