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a une autre qui vient jusques à hault de la joincture de lespaulle, à quatre doiz près. Pardessus lesquelles deux pièces y en a une autre qui couvre le code et la ployeure du bras et partie des autres deux pièces aussi, lesquelles trois pièces sont pareilles tant au braz droit que au braz senestre ; et se atachent avecques eguilletes. »

La difficulté était de bien fixer ces trois pièces sur les bras, de manière à ne pas leur permettre de couler, et de gêner ainsi les mouvements. Les courroies devaient être à cet effet très-serrées, mais cela devenait très-fatigant, si l’on portait longtemps l’armure. Les aiguillettes avaient l’inconvénient de se relâcher, ou de tirer sur la partie du vêtement de dessous auquel on les fixait. Ce sont ces motifs qui firent, dès la fin du xive siècle, adopter les brassards articulés, dits de Milan, parce que probablement on les avait d’abord fabriqués dans cette ville renommée depuis le xiiie siècle pour la façon des armures. Les garde-bras, ou défenses d’arrière-bras, étaient évidemment les plus difficiles à fixer, à cause de leur poids et de la déclivité de l’épaule ; aussi voyons-nous que, vers 1425 ou 1430, ces pièces couvrant l’arrière-bras étaient parfois fixées au corselet au moyen d’un pivot avec clavette, ou de pivots

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