cœur et la lettre de Raoul de Coucy destinés à la dame de Fayel, et rapportés par son écuyer Gobert, de Brindes en France.
Le châtelain de Coucy, sentant sa mort prochaine,
« Ouquel estoit li trésors chiers
« Des tresches (tresses) qu’il véoit souvent.
« Un coffre petitet d’argent
« En a trait et puis l’a baizié,
« Ouvert l’a, si a fors sachié
Les trésors des cathédrales, des églises, les musées, conservent encore un grand nombre de ces petits meubles, exécutés en général avec beaucoup de soin et de recherche. Un des plus beaux et des plus anciens coffrets que nous connaissions faisait partie de la collection de M. le prince Soltykoff[2]. Ce coffret est d’ivoire bordé de lames de cuivre doré finement gravées ; il a 32 centimètres de long sur 19 de large et 10 de hauteur. En voici (fig. 1) l’ensemble : il nous paraît appartenir au Xe siècle, il est intact, sauf la serrure, la clef et l’anse, qui ont été refaites au XVe siècle. Les dessins dont il est orné sur ses quatre faces et le couvercle représentent des animaux dans des entrelacs, biches becquetées par des aigles, daims,