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couchant (le drap recouvrant le corps). Le poisle élevé fut soustenu par quatre des plus grands du pays de Bourgongne…[1]. »

Vers le commencement du XVIe siècle, de certaines modifications furent apportées dans la construction des chariots de voyage ; on fit alors des entrées littérales entre les deux roues. Voici (fig. 6) un chariot de cette époque, exécuté en sapin, qui existe encore dans le bâtiment de la douane de Constance. La figure 7 donne les extrémités de ce véhicule, qui ne paraît pas avoir été posé autrement que sur deux essieux. Les deux banquettes se regardant, le plancher et les accoudoirs étaient garnis de tapis mobiles. Quelquefois (si l’on s’en rapporte aux gravures du XVIe siècle) les deux entrées étaient munies de marchepieds fixes sur lesquels tombaient les tapis, et une sorte de capote à soufflet pouvant s’abattre et se relever était posée sur les dossiers et les accoudoirs, au-dessus de l’une des deux banquettes ou sur les deux. Ces voitures prenaient le nom de coches[2]. Il ne paraît pas qu’elles fussent suspendues avant le milieu du XVIe siècle. Ce premier système de suspension consiste en deux courroies passant longitudinalement sous le coffre (fig. 6 A). Cette suspension fit donner à ses chars le nom de chars branlants.

Quant aux charrettes à deux roues, que nous trouvons dans les manuscrits des XVe et XVIe siècles, elles diffèrent si peu de celles qui sont encore en usage aujourd’hui, qu’il nous semble inutile d’en donner un exemple.

  1. Enterrement du duc Philippe de Bourgogne, 1467 (Mem d’Oliv. de la Marche).
  2. La Coche, poëme de Marguerite, reine de Navarre, man. du XVIe siècle, orné de onze miniatures. Biblioth. de M. J. Pichon, prés, de la Soc. des bibl. franç.