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nous représente Tullie avec ses femmes, faisant passer son char sur le corps de son père.

Les chars de voyage ou les chars d’honneur avaient souvent la même forme, c’est-à-dire qu’ils n’étaient que des tombereaux recouverts de riches étoffes. Nous trouvons encore dans le Romuleon une miniature représentant le triomphe de Camille (fig. 4). Le dictateur est traîné par deux chevaux attelés en flèche, dans un char dont la couverture, soutenue par des cercles et des traverses, est relevée sur les côtés. Deux croix de Saint-André empêchent les cercles de se déformer. Camille est assis dans un fauteuil pliant (faudesteuil) simplement posé au milieu du chariot. Le limonier est attelé comme le sont nos chevaux de charrettes encore aujourd’hui. Toutefois, ces chars d’apparat avaient généralement, au moyen âge, plus d’importance. L’exemple que nous donnons plus loin (fig. 5), tiré d’un manuscrit du commencement du XVIe siècle, de la Bibliothèque nationale, le prouve. C’est encore une entrée triomphale ; le char est attelé de plusieurs chevaux en flèche, menés par un postillon. Le triomphateur est assis en avant sous un dais ; il tient ses prisonniers attachés au bout d’une corde ; un homme placé dans l’intérieur du