pour ainsi dire, par les relations plus fréquentes avec Constantinople, laisse de profondes traces dans la disposition et la forme des vêtements ; les meubles usuels subissent naturellement cette même influence.
Au XIIIe siècle, la modification dans le costume est sensible ; elle
existe également dans le mobilier ; nous voyons alors paraître des
formes sinon neuves, au moins empruntées à d’autres sources que
celle de la tradition antique romaine ou byzantine. Diverses causes
amènent ces changements : les
rapports avec les populations
mahométanes de la Syrie ; le développement
de la richesse et de
l’industrie chez les populations
urbaines, qui commençaient à
manifester des goûts de luxe ;
rétablissement régulier des corporations
de gens de métiers,
qui allaient chercher des modes
nouvelles en toutes choses, afin
d’alimenter la production.
On remarquera que les chaires antérieures au XIIIe siècle sont assez étroites entre bras ; c’est qu’en effet, jusqu’alors, bien que les vêtements fussent amples, ils étaient faits d’étoffes souples, fines, et leurs nombreux plis se collaient au corps. Mais, au XIIIe siècle, on se vêtit d’étoffes plus roides, doublées de fourrures ou de tissus assez épais ; on fit usage des velours, des brocarts, qui forment des plis larges : les vêtements se collaient moins au corps, ils tenaient plus de place, produisaient des plis amples et très-marqués ; il fallut élargir les siéges et leur donner des formes plus en rapport avec ces nouveaux habits, afin qu’ils ne fussent pas froissés et que les plis pussent conserver leur jet naturel. Ainsi, nous voyons ici (fig. 5) un roi assis dans une chaire longue et étroite[1], et le vêtement du personnage, quoique très-ample, dessine la forme
- ↑ Vitrail de la cathédrale de Bourges, commencement du XIIIe siècle.