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[ CHAISE ]
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d’étoffe, ainsi que le fait voir la fig. 4.

La chaire était presque toujours accompagnée d’un marche-pied fixé au meuble ou libre, afin de laisser dominer le personnage assis, surtout lorsque ce meuble était destiné à un cérémonial, et que sa tablette, recouverte d’un épais coussin, se trouvait assez élevée au-dessus du sol :

« Par dedenz Rome fu Guillaumes li frans,
« Prent son seignor tost et isuelement,
« En la chaière l’asiet de maintenant.
« Se’l corona del barnage des Frans.
« …[1] »

Les quelques exemples que nous venons de donner indiquent déjà une assez grande variété dans la composition des chaires, et nous ne nous occupons que de celles qui sont mobiles, ne tenant pas à un ensemble de siéges comme les stalles, formes et autres meubles dépendant du mobilier fixe des églises[2]. Parmi ces exemples, les uns paraissent conserver les traditions du mobilier antique, comme la fig. 2, par exemple, les autres affectent des formes plus ou moins originales ; mais il ne faut pas oublier que, jusqu’à la fin du XIIe siècle, l’influence de l’antiquité, ou plutôt du Bas-Empire, influence rajeunie,

  1. Guill. d’Orange, Li coronemens Looys, vers 2620 et suiv., édit de la Haye. Jonckbloet, 1854.
  2. Nous renvoyons nos lecteurs au Dictionnaire d’architecture, pour ces objets que nous considérons comme immeubles, aux mots Chaire, Stalle.