de cette garniture étant encore visibles, et les petites bases des pilastres s’arrêtant au point où elle était fixée. Dans les châteaux, les vestibules, les salles des gardes, les pièces destinées aux réceptions étaient entourées de bancs plus ou moins somptueux, soit comme sculpture, soit comme garniture, en raison de la richesse des propriétaires. Chez les bourgeois, la salle, c’est-à-dire la pièce où l’on admettait les étrangers, était également entourée de bancs qui servaient en même temps de coffres ; les uns n’étaient que des coffres, les autres étaient munis de marches en avant et de coussins. On trouve dans l’inventaire d’un certain Jean Rebours, garde du scel de l’archevêché de Sens et curé d’Ervy, dressé en 1399, parmi les meubles, « une aumoire de bois à trois étages doubles, un banc, un banc à marche, deux banchiers » (couvertures de bancs)[1].
BERCEAU, s. m. (bers). Les berceaux d’enfant, les plus anciens
et les plus simples, figurés dans des manuscrits des IXe et Xe siècles,
paraissent être formés d’un morceau de tronc d’arbre creusé, avec
de petits trous sur les bords, pour passer des bandelettes destinées
à empêcher le marmot de se mouvoir. La convexité naturelle du bois
à l’extérieur permettait à la nourrice
de bercer l’enfant[2]. Quelquefois les berceaux
ne sont que des paniers d’osier,
dans lesquels on déposait les enfants,
soigneusement entourés de bandelettes
(fig. 1[3]). Plus tard, on trouve un grand
nombre d’exemples de berceaux qui
sont façonnés comme de petits lits posés
sur deux morceaux de bois courbes
(fig. 2). On ne rencontre guère d’exemples
de berceaux suspendus au-dessus
du sol sur deux montants, que dans les
manuscrits ou bas-reliefs du XVe siècle ;
alors ces montants sont fixes, et le berceau se meut au moyen de
deux tourillons (fig. 3). Les enfants représentés dans les berceaux
ou entre les bras de leurs nourrices, jusqu’au XVIe siècle, ont toujours
le corps et les bras soigneusement emmaillottés et entourés
- ↑ Voyage paléogr. dans le départ. de l’Aube, par H. d’Arbois de Jubainvillo, 1855.
- ↑ Les paysans grecs se servent encore aujourd’hui de berceaux ainsi façonnés.
- ↑ Manuscr. latin, IXe siècle, Astronom., fonds Saint-Germain, no 434, Bibl. nat. Il faut remarquer toutefois que, dans cette vignette, qui représente la naissance du Saveur, le berceau est une crèche plutôt qu’un meuble d’un usage habituel.