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[ BANC ]
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portable, qu’il peut être déplacé. Ainsi, pendant le moyen âge, on garnissait habituellement les tables à manger de bancs mobiles sur lesquels on jetait des coussins.

Voici deux exemples de ces sortes de bancs, tirés d’un manuscrit (fig. 4)[1] ; le dessus de ces siéges se relevait, et, étant fermé par une serrure, permettait de serrer des objets. Pendant les XIVe et XVe siècles, les bancs, comme tous les autres meubles domestiques, furent décorés de riches étoffes, de cuirs dorés et gaufrés, ou de tapisseries. « Le duc de Bourgogne fut en celle journée assis sur un banc paré de tapis, de carreaux et de palles ; et fut environné de sa noblesse et accompaigné et adextré de son conseil qui estoyent derrière la perche (le dossier) du banc, tous en pié, et prests pour conseiller le duc si besoing en avoit, et dont les plus prochains de sa personne furent le chancelier et le premier chambellan ; et ceux-là estoyent au plus près du prince, l’un à dextre et l’autre à sénestre[2]. »

Pendant les XVe et XVIe siècles, beaucoup de familles nobles firent construire des chapelles particulières attenantes aux églises. L’intérieur de ces chapelles était meublé comme un oratoire privé ; les murs étaient garnis de bancs de bois à dossier ; on y plaçait des prie-Dieu, des pupitres, des tapis, des carreaux, etc. Voici un banc (fig. 5)

  1. Ces deux exemples sont tirés d’un manuscrit de l’Apocalypse appartenant à M. B Delessert (XIIIe siècle).
  2. Mém. d’Olivier de la Marche, conférences au sujet du Luxembourg, p. 398, édit. Buchon.