appartenait à la collection de M. A. Gérente[1], est encore composé
d’ais sculptés en plein bois, et non de panneaux embrevés dans
des montants. Nous regardons ce meuble comme le plus beau qui
nous soit resté de ce siècle ; sa longueur est de 1m,38, sur 65 centimètres
de haut et 34 centimètres de largeur. C’est probablement
un de ces coffres de mariage que l’époux envoyait, rempli de bijoux
et d’objets de parure, à l’épousée, la veille des noces. Sa face antérieure
représente les douze pairs couverts de leurs armes ; les costumes
de ces personnages ne peuvent laisser de doute sur l’époque
précise à laquelle appartient ce meuble (de 1280 à 1300). Tous ces
guerriers sont encore vêtus de mailles avec le haubert par dessus ;
leurs épaules sont garnies d’ailettes carrées ; les heaumes sont de
fer battu et affectent la forme conique ou sphérique (fig. 4). Leurs
écus armoyés sont pendus à leur côté ou tenus du bras gauche. Ces
douze personnages sont placés dans une jolie arcature d’un faible
relief à simples biseaux. Dans les écoinçons, des têtes bizarres, des
animaux fantastiques sont sculptés en bas-relief. Le côté droit
du bahut représente les douze pairs à cheval ; le côté gauche, un
- ↑ Ce meuble fait partie aujourd’hui du musée de Cluny.