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VIE PUBLIQUE DE LA NOBLESSE FÉODALE, ETC.

puissance royale, etc. » Il récite une seconde oraison. Il remet la verge de justice en la main gauche du roi, en disant ; « Prends la verge de vertu et d’équité, etc. » Le chancelier de France, ou, à son défaut, l’archevêque, appelle par leurs noms et selon leur ordre les pairs de France, les laïcs les premiers, lesquels étant réunis autour du roi, le prélat prend la couronne sur l’autel et la pose sur le chef du roi, et aussitôt tous les personnages assemblés y mettent les mains et la soutiennent pendant que l’archevêque dit : « Dieu te couronne de la couronne de gloire et de justice…, etc. » Puis il récite une oraison. S’adressant ensuite à la personne du roi, il lui dit : « Sois stable, et retiens dorénavant l’État, lequel tu as tenu jusqu’aujourd’hui par la succession de ton père de droit héréditaire…, etc. » Il termine en appelant les bénédictions de Dieu sur le roi. Cette cérémonie achevée, l’archevêque, accompagné des pairs, mène le roi sur le trône posé sur l’estrade, afin qu’il soit vu de tous, et la messe commence. Au moment de la lecture de l’Évangile, le roi se lève, et la couronne est enlevée de dessus sa tête. Le livre est porté ensuite au roi à baiser parle plus grand parmi les archevêques, puis à l’archevêque officiant. A l’offrande, on porte un pain, un baril d’argent rempli de vin et treize pièces d’or ; le roi y est conduit et ramené par les pairs soutenant la couronne, son épée nue portée devant lui. La secrète étant dite et les bénédictions appelées sur le roi et le peuple, après le Pax Domini, celui qui aura porté le livre des Évangiles à baiser au roi prend la paix de l’archevêque, le baisant sur la joue, et la présente à baiser au roi. Après lui, tous les autres archevêques et évêques en leur ordre vont baiser le roi séant sur son trône. La messe achevée, les pairs conduisent le roi derechef à l’autel, où il reçoit la communion. Cela fait, l’archevêque lui ôte la grande couronne et met sur sa tête une autre couronne plus petite et légère ; ainsi le roi s’en va au palais, l’épée nue portée devant lui. Sa chemise est brûlée, à cause de l’onction qu’elle a touchée. La sainte ampoule est accompagnée à Saint-Remi comme elle a été amenée.

Quand la reine est sacrée et couronnée avec le roi à Reims, un trône est préparé pour elle, de moindre apparence que celui du roi, lequel séant déjà couronné, la reine est amenée dans l’église, et se prosterne devant l’autel pour prier. Après son oraison dite, les évêques la relèvent sur les genoux. La reine est ointe sur le chef et la poitrine ; le sceptre, la main de justice et l’anneau lui sont remis comme au roi. Puis l’archevêque seul place la couronne sur sa tête, laquelle couronne est soutenue de tous côtés par les barons. La reine