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dans la menuiserie et l’ébénisterie. La construction et la forme des meubles, soumises à ce nouveau principe, changèrent d’aspect. Les boiseries, comme tous les objets destinés à l’ameublement, au lieu de présenter ces surfaces simples, unies, favorables à la peinture, furent divisées par panneaux de largeur à peu près uniforme, compris entre des cadres, des montants et traverses accusés et saillants. Toutefois ces pièces principales étaient toujours assemblées carrément ; on ne connaissait ou l’on n’admettait pas les assemblages d’onglet : et en cela les menuisiers et ébénistes agissaient sagement ; l’assemblage d’onglet étant une des plus fâcheuses innovations dans l’art de la menuiserie, en ce qu’il ne présente jamais la solidité des assemblages à angle droit, et qu’au lieu de maintenir les panneaux, il est soumis à leur déformation.

A la fin du XIIIe siècle et au commencement du XIVe, on mariait volontiers cependant la peinture à la sculpture dans les meubles, et le bois sculpté destiné à être peint était parfois couvert de vélin sur