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[ ARMOIRE ]
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fort échantillon. Les deux vantaux, terminés en cintre à leur extrémité supérieure, sont retenus chacun par deux pentures de fer forgé, deux verrous ou vertevelles les maintiennent fermés. On ne remarque sur la face de cette armoire, comme décoration, qu’un rang de dents de scie sur la corniche et de très-petits cercles avec un point au centre, gravés régulièrement sous cette corniche et autour des cintres des vantaux. Les angles sont adoucis au moyen de petites colonnettes engagées. Ce meuble, qui paraît dater des premières années du XIIIe siècle, était probablement peint, car on remarque encore quelques parcelles de tons rouges entre les dents de scie de la corniche. Les deux côtés de l’armoire d’Obazine sont beaucoup plus riches que la face ; ils sont décorés d’un double rang d’arcatures portées par de fines colonnettes annelées (fig. 2). Ces deux figures font comprendre la construction de ce meuble, qui se compose de madriers de 10 centimètres d’épaisseur environ, fortement assemblés, et reliés en outre à la base de la face par une platebande de fer. Pour compléter ces figures, nous donnons (3) le détail d’un des chapiteaux de l’arcature, (4) la vertevelle, et (5) l’extrémité de l’un des deux verrous, se terminant, pour faciliter le tirage ou la poussée, par une tête formant crochet. Cette recherche dans la ferrure d’un meuble aussi grossier en apparence fait ressortir le soin que l’on apportait alors à l’exécution des objets mobiliers les moins riches. Ces verrous