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[ HERSE ]
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Dame. De là vient le dicton, lorsque quelqu’un avait évité un péril : « Il doit un beau cierge à la sainte Vierge. »

Dans le chœur de l’église cathédrale de Bourges il existait encore, au commencement du dernier siècle, ainsi que le constate le sieur de Mauléon dans ses Voyages liturgiques en France, une grande herse, dont il donne, du reste, une description assez vague : « Au pied du cierge, dit-il, qui brûle devant le Saint-Sacrement, est une barre de fer grosse comme le bras, laquelle soutient une petite poutre longue du travers du chœur, sur laquelle sont trente-deux cierges. De là jusques à l’autel il y a six grands chandeliers de cuivre hauts de quatre ou cinq pieds… »

Les râteliers étaient souvent posés sur un seul pied ; c’étaient alors de véritables chandeliers. Beaucoup d’églises en possédaient, ordinairement à sept branches, en mémoire du célèbre chandelier du temple de Jérusalem. Un assez grand nombre de ces objets nous ont été conservés ; nous avons cru devoir les classer parmi les ustensiles (voy. Chandelier).

Autour des tombeaux dans les églises, on plaçait aussi, le jour des Morts, de ces râteliers de fer ou de cuivre, que l’on couvrait de cierges. Les tombeaux élevés par saint Louis, dans l’église de Saint-Denis, aux rois de France ses prédécesseurs, étaient presque tous