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[ DRESSOIR ]
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conservés dans les sacristies ; ils sont noirs, avec une croix blanche dont les bras sont divisés par deux autres bandes longitudinales également blanches (fig. 3) qui se trouvaient sur les deux angles formés par les deux parties inclinées du couvercle de la bière. Quelquefois de petites croix, noires sur les extrémités de la croix ou blanches sur les fonds noirs, viennent rehausser l’étoffe. Il existe un drap de ce genre dans l’église de Folleville (Somme)[1].

DRESSOIR, s. m. (dressouer, dreçouer). Meuble fait en forme d’étagère, garni de nappes, et sur lequel on rangeait de la vaisselle de prix, des pièces d’orfévrerie pour la montre. On disposait dans les salles de festins, chez les personnages riches, des dressoirs couverts de vaisselle d’argent ou de vermeil, d’objets précieux, de drageoirs, de pots contenant des confitures et des épices. Dans la cuisine ou l’office, le dressoir était destiné à recevoir, dans l’ordre convenable, tous les mets qui devaient être placés sur la table. Dans la chambre, de petits dressoirs supportaient sur leurs gradins, comme les étagères de notre temps, des vases précieux et les mille superfluités

  1. Ce drap est décrit et reproduit par la gravure dans le 2e volume des Annales archéol. de M. Didron, page 230. Les bandes blanches sont couvertes de têtes de mort, d’ossements et d’inscriptions, memento mori, brodés. Sur le fond noir sont brodés deux miroirs reflétant des crânes humains. (Voyez l’article de M. Bazin.)