d’une petite armoire fermée à clef, dont le dessus, recouvert d’une
nappe, était destiné, au moment du festin, à recevoir les vases que
renfermait l’armoire. Avant le XIIIe siècle, ces petits meubles (autant
qu’on en peut juger par l’examen des vignettes des manuscrits ou
les sculptures) sont circulaires et rappellent assez la forme d’un
guéridon, d’une table ronde entre les pieds de laquelle seraient
disposées des tablettes. Un des chapiteaux du porche de Vézelay[1]
nous présente une crédence assez riche et garnie de ses vases. Cette
sculpture (fig. 1) appartient au XIIe siècle ; elle représente probablement
un des traits de la vie de saint Antoine[2]. Sous la tablette circulaire
supérieure s’ouvre une petite armoire plein cintre, dans
laquelle on voit deux coupes ; en avant, sur un escabeau, reposent
deux vases à col allongé. Dans les vignettes des manuscrits des XIIIe et
XIVe siècles, les vases contenant les liquides soumis à l’essai étaient
parfois posés simplement à terre, et recouverts d’une petite nappe
(fig. 2)[3].
- ↑ C’est celui qui est placé sur la colonne engagée à la droite de la porte centrale.
- ↑ Saint Pierre, dit une légende, apparut à saint Antoine dans le désert, et partagea un pain avec lui. Ce même sujet se retrouve sur un des chapiteaux du XIe siècle de la nef de la même église.
- ↑ D’un manuscrit de la fin du XIIIe siècle, de l’Apocalypse, appartenant à M. B. Delessert.