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Ces tours, qui n’ont qu’un faible commandement sur les courtines, et parfois même qui s’unissent avec elles, sont disposées pour la défense éloignée. Bien munies de meurtrières, elles se projettent en dehors des murs et recevaient des hourdages saillants.

L’une de ces tours[1], entièrement conservée, présente une disposition conforme en tous points au programme que nous venons d’indiquer.


La figure 13 donne le plan de cette tour au niveau du sol des lices, c’est-à-dire de la route militaire pratiquée entre les deux enceintes. La figure 14 donne le plan du premier étage. Le chemin de ronde de la courtine est en A, et la tour n’interrompt pas la circulation.

La porte B met le chemin de ronde en communication avec le rez-de-chaussée par l’escalier D, avec le premier étage de plain-pied, et avec les défenses supérieures par l’escalier C. Les meurtrières, nombreuses, sont chevauchées pour éviter les points morts. La figure 15 présente le plan de ces défenses supérieures, les hourds étant supposés placés en E. Le crénelage est largement ouvert en G pour permettre les approvisionnements et pour que l’ouvrage ne puisse se défendre contre l’enceinte intérieure, qui, du reste, possède un commandement très considérable. En temps de paix, l’espace circulaire H était seul couvert par un comble à demeure. Les combles des hourds posés en temps de guerre couvraient le chemin de ronde K et les galeries de bois L ; un large auvent protégeait l’ouverture G. La coupe faite sur la ligne ab de ce plan est présentée dans la figure 16. En M, est tracé le profil d’en-

  1. Tour dite de la Peyre, à la gauche de la barbacane de la porte Narbonnaise.