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[tombeau]
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de Longpont, qui était placé à la gauche du grand autel. C’est celui d’une femme. L’effigie de la morte n’est plus placée sur la crédence qui recouvre la place de la sépulture, mais sous cette crédence ajourée, tandis qu’un crucifix richement décoré est déposé sur la crédence. Un édicule à peu près semblable au précédent recouvre ce simulacre[1].


Ce tombeau date du commencement du XIVe siècle. Citons encore, parmi les tombeaux catafalques les plus remarquables de cette époque, celui de l’archevêque Pierre de la Jugée, placé entre deux des piliers du chœur de la cathédrale de Narbonne (côté méridional). Pourquoi la statue et l’un des charmants bas-reliefs de ce tombeau ont-ils été enlevés pour être déposés au musée de Toulouse ? Nous ne saurions le dire. Comment la cathédrale de Narbonne ne réclame-t-elle pas ces fragments, afin de les réintégrer ? Cela ne peut s’expliquer que par une indifférence profonde pour ces précieux restes, devenus si rares dans nos anciennes églises, et cependant laissés à l’abandon ou même dégradés journellement, quand les fabriques ne les font pas enlever pour placer quelque

  1. Voyez la collection de Gaignières, Bibl. Bodléienne d’Oxford.