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(fig. 28). Ici l’architecte a cru nécessaire de trouver sur les tailloirs des chapiteaux la place franche, ou à très-peu près, de chacun de ces arcs, qui sont indépendants les uns des autres dès le sommier.

Dans l’Île-de-France cependant, dès 1140, les arcs se pénètrent à leur naissance, ainsi qu’on le voit autour du chœur de l’église abbatiale de Saint-Denis. On signale bien encore des tâtonnements, des embarras, mais le principe de pénétration des arcs au sommier est déjà admis.

À la cathédrale de Senlis, dont la construction est peu postérieure à celle de l’église de Saint-Denis (partie de l’abside), on voit que l’architecte a cherché à faire pénétrer l’arc ogive des chapelles dans l’arc-doubleau d’ouverture. La figure 29 donne en A la pile d’angle de ces chapelles (peu profondes comme celles de l’église de Saint-Denis). L’arc-doubleau d’entrée est en a et l’arc ogive en b. Cet arc ogive naît sur la colonne destinée à l’arc-doubleau. Le tracé perspectif B montre en a’ cet arc-doubleau et en b’ l’arc ogive pénétrant. Bien entendu, les sommiers de ces deux arcs ne sont plus indépendants, mais sont pris dans les mêmes assises jusqu’au niveau n. Bientôt ces arcs, à leur naissance, se