Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 9.djvu/487

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[voûte]
— 484 —

qu’il raisonne, à trouver une solution satisfaisante ; or, tous ceux qui ont pratiqué cet art et qui ne se contentent pas d’à peu près, qui veulent trouver la solution vraie, savent combien ces recherches entraînent à modifier certaines formes qui paraissent consacrées par le temps. Et c’est précisément dans la manière de résoudre ces difficultés à dater des premières années du XIIe siècle, que l’on reconnaît la puissance de cet enseignement logique puisé en Orient par nos maîtres français de cette époque.


D’abord ces maîtres raisonnent ainsi : puisqu’il y a deux arcs-doubleaux et deux archivoltes naissant au même niveau, et qu’entre ces arcs-doubleaux et ces archivoltes il faut (sur leur extrados) bander des voûtes d’arête, il est de toute nécessité que la pile donne exactement la section des claveaux de ces arcs, qu’ils trouvent sur elle leur place, par conséquent la section carrée ne peut convenir pour la pile ; alors ils tracent la pile H (voyez figure 9). Ainsi les arcs-doubleaux trouveront leur assiette en d, les archivoltes en b, et les arêtes des voûtes naîtront dans les angles rentrants e qui sont les points de rencontre des extrados de ces arcs. Mais bientôt, quand les monuments voûtés prennent plus d’ampleur, ces architectes reconnaissent que les archivoltes qui