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les deux courtines. L’angle d profite d’une saillie du rocher et contient des latrines. Un caveau est creusé dans le roc, au-dessous de cette salle ; son orifice est en e. La salle basse est éclairée par deux fenêtres et possède une meurtrière sur les dehors ; elle est voûtée en arcs d’ogive et n’est pas mise en communication avec les étages supérieurs. On ne peut pénétrer dans la salle du premier étage que par les chemins de ronde des courtines (voyez en B). L’angle g est couvert par un talus de pierre ; puis, à partir de ce niveau, un pan coupé h correspond au pan coupé i. Le pan coupé h est porté sur l’arc inférieur j. La salle du premier étage est éclairée par deux fenêtres donnant sur les dehors. Un escalier, pratiqué dans l’épaisseur du mur, du côté du terre-plein, monte au deuxième étage, semblable en tout au troisième, dont nous donnons le plan (voyez en C). Ce troisième étage possède trois fenêtres et deux armoires k qui n’existent pas dans l’étage du dessous, à cause du passage de l’escalier. Ces pièces sont voûtées comme le rez-de-chaussée. Un escalier à vis monte à la plate-forme, dont nous donnons le plan figure 47.


Cette plate-forme est défendue par un crénelage, et, sur chaque face, par un mâchicoulis avec meurtrière[1]. La figure 48 donne la coupe de cet ouvrage sur la ligne op. Des pinacles, dressés sur le crénelage supérieur, font reconnaître au loin le sommet de la tour. Le couronnement du donjon de Coucy présente une disposition analogue[2]. Ces pinacles pouvaient d’ailleurs faciliter l’intelligence des signaux, puisqu’une bannière posée au droit de tel pinacle indiquait un mouvement de l’ennemi, ou les dispositions prises par la garnison, ou la nature des secours qu’elle attendait.

  1. Voyez Mâchicoulis, fig. 6 et 7.
  2. Beaucoup de ces tours étaient couronnées de pinacles isolés les uns des autres.