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[tour]
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cinquième auprès du château, sur le point culminant de la ville. Des portes sont percées dans le voisinage des quatre tours, lesquelles sont protégées par des ouvrages avancés. Du haut de chacune des cinq tours, on découvre les quatre autres. Celles de l’enceinte protègent les saillants, flanquent deux fronts, commandent les portes, enfilent les lices entre les deux enceintes, et découvrent la campagne par-dessus les boulevards des portes. Ces tours ont environ 20 mètres de diamètre à 5 mètres du sol, sont bâties en fruit par assises de grès dur, avec bossages en bas et près du sommet. Au rez-de-chaussée elles possèdent une chambre voûtée, mais tracée de manière à laisser à la maçonnerie une épaisseur considérable du côté extérieur (voyez le plan, fig. 36[1]).


L’intérieur de la ville est en A ; en B sont les lices, entre la porte de l’enceinte extérieure et celle C de l’enceinte intérieure ; la poterne D permet de descendre dans le fossé. En a est pratiqué un large mâchicoulis qui défend l’entrée dans la salle basse, et en b un œil carré, ouvert dans la voûte, met le premier étage, également voûté, en communication avec ce rez-de-chaussée. On ne monte à la plate-forme supérieure que par un escalier pris dans l’épaisseur du mur et partant du niveau du chemin de ronde des courtines. En d sont deux chambres avec embrasures pour des pièces d’artillerie. La figure 37 donne la vue perspective de cette tour[2]. Les remparts datent du XVe siècle ; Albert Dürer n’a bâti, dans cet ouvrage, que la tour et la porte qui s’y réunit. La salle du premier étage était destinée à loger le poste, car elle ne possède aucune embrasure.

  1. Cette tour est celle qui commande la porte Laufer.
  2. Les cinq tours sont bâties sur le même modèle.