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[quai]
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Les murs de ce quai existaient encore en partie avant les travaux de canalisation du petit bras de la Seine. Ils étaient faits en belles assises réglées de roche de la plaine.

Sous François Ier et Henri II, on construisit à Paris des quais sur les deux rives de la Seine, depuis la vallée de Misère jusqu’à la porte Neuve en aval du Louvre[1], et depuis la porte Saint-Bernard jusqu’au bas de Saint-Victor[2].

La construction de ces quais ne différait pas de celle adoptée de nos jours ; elle consistait en un mur très-épais en blocage revêtu extérieurement d’un parement de pierre de taille ; quelquefois, si ces murs de soutènement avaient beaucoup de relief, on leur donnait de la résistance et de l’assiette par des contre-forts intérieurs noyés dans les remblais. La place étant rare, dans la plupart des villes du moyen âge, on cherchait à gagner sur la rivière au moyen d’encorbellements, sans rétrécir le chenal. Mais ce mode de construction, dont nous donnons un exemple (fig. 1), avait l’inconvénient de présenter une suite d’obstacles au cours de l’eau dans les fortes crues, et on ne l’employa guère que si les murs de quais avaient un très-grand relief au-dessus de l’étiage. On préféra, dans certaines circonstances, laisser un chenal voûté sous le quai, en posant le mur extérieur sur des piles isolées réunies par des arcs. Quelques portions de quais avaient ainsi été construites à Paris, notamment le long de la Cité, côté nord. La ville de Lyon possédait d’assez belles parties de quais sur la rive droite de la Saône dès le XVe siècle, qui avaient été éle-

  1. Corrozet, Antiquités de Paris, p. 160.
  2. Du Breuil, p. 771.