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obtenues à l’aide d’un stuc blanc, fin, très-dur, recoupé au ciseau pendant qu’il était encore frais. Voici (fig. 1) la moitié d’une de ces baies ; en A et en B, sa coupe.

Les arts, à l’état barbare, n’excluent point la profusion des ornements ; c’est plus souvent le contraire qui a lieu. On ne saurait douter que l’architecture carlovingienne, d’une si grossière structure, élevée habituellement à l’aide de matériaux sans valeur, mal choisis et plus mal employés, ne fût revêtue d’une ornementation très-riche, mais obtenue par des moyens rapides et peu coûteux. Le stuc se prêtait à ce genre de décoration courante, et de toutes les traditions d’art des Romains, celle-là avait dû persister à cause des facilités que fournit l’emploi de semblables procédés. Élever des murs en moellon, et, quand la bâtisse est achevée tant bien que mal, en dissimuler les irrégularités, les tâtonnements, par un enduit sur lequel des graveurs, sculpteurs, viennent intailler des ornements pris sur des étoffes, des meubles et des ustensiles tirés de l’Orient, c’était là évidemment le procédé qu’employaient volontiers les naïfs architectes de la première période du moyen âge. Ce procédé ne demandait ni beaucoup de calculs, ni les prévisions savantes de nos maîtres des XIIe et XIIIe siècles. Quelques édifices car-