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[serrurerie]
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que les fers sont, relativement à ceux que nous employons aujourd’hui, légers ; que ces ouvrages ont un aspect élégant, délié. Et en effet, une des qualités que doit posséder la serrurerie, c’est la légèreté, puisque la matière est très-résistante, sous un petit volume. Le fer forgé cependant, s’il a une force considérable en agissant comme tirant, comme lien, est flexible, n’a pas de roide, et ne peut, debout, porter un poids assez lourd, à moins de lui donner une épaisseur que ne comporte guère ce genre d’ouvrages et qui augmente la dépense.


C’est donc par des combinaisons d’assemblages que le serrurier peut suppléer au défaut de roideur de ce métal. Le fer résiste à une charge en raison du développement de ses surfaces, et (fig. 47) une barre de fer de 0m,03, carrée, A, ayant une longueur de 2 mètres, qui ne pourra, posée verticalement, porter un poids de 1 000 kilogrammes sans ployer, conservera son roide si elle est forgée à poids égal, suivant les sections B. Posée horizontalement, il en sera de même ; la barre de fer résistera d’autant mieux à une charge, que ses surfaces seront plus développées : c’est ce principe qui a fait admettre dans nos constructions modernes les fers dits à T ou à double T pour les planchers, les arbalétriers et pannes de combles. Nos serruriers du moyen âge ne possédant pas les puissants cylindres d’usines qui laminent le fer en barres côtelées, avec des ailes, suppléaient à