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[serrurerie]
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une arête saillante et des clous fort joliment forgés. En C, sont tracés la face et le profil d’un de ces clous principaux. En D, est donnée la section de la penture, dont les bords n’ont que 5 millimètres, et le milieu 8 millimètres.

On en venait, pour ces sortes d’ouvrages de serrurerie fine, du fer soudé au fer battu, découpé à l’étampe ou au burin, puis martelé à froid ou à une température peu élevée. L’usage qui se répandit, dès le XIVe siècle, de fabriquer des plates, c’est-à-dire des pièces d’armures de fer battu et repoussé, mit ce genre de travail en vogue, et pénétra jusque dans la serrurerie fine de bâtiment.

Pour les pentures à cette époque, elles sont plus souvent prises dans une pièce de fer battu et découpé qu’obtenues au moyen des soudures, comme précédemment.

Nous présentons ici (fig. 16) un exemple de ces sortes d’ouvrages du XIVe siècle[1]. En A, est figurée la penture, ou plutôt le morceau de fer battu avant le découpage. Ce morceau de fer avait alors la forme donnée par la moitié abcde. Bien corroyé au marteau, également aplani, découpé au burin sur ses bords, on a tracé sur sa face externe les linéaments indiqués sur notre dessin. Alors la pièce iklm a été coupée et enlevée. Mettant au feu la partie Ad, on l’a tordue de champ, ainsi que le fait voir le côté achevé B ; remettant au feu la palette D, on a écarté chacune des branches de façon à obtenir les ouvertures d’angles g. Les

  1. Provenant de l’abbaye de Poissy. Cette penture était encore, en 1847, entre les mains d’un habitant de Poissy, et faisait partie de sa collection.