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montrent des exemples de forge qui ne furent pas dépassés, ni même atteints ; car nous ne pouvons considérer comme ouvrages de forge les œuvres en fer battu et repoussé des XVe et XVIe siècles. C’est là un procédé de fabrication tout autre et qui sort du domaine de l’architecture. Dès la fin du XIIIe siècle, on cherche à éviter les difficultés de soudure, à remplacer les fers étampés à chaud par des moyens qui demandent moins de force et moins de temps. Les forgerons reculent devant ce travail qui exigeait, avec des bras robustes, des soins, une grande expérience et une adresse de mains extraordinaire. On voit encore de jolies pentures dans des monuments du XIIIe siècle, qui, d’ailleurs, ne diffèrent pas, comme procédé de fabrication, de celles que nous venons de présenter.

Au commencement du XIVe siècle, les pentures prennent des formes générales plus fines, plus découpées ; les fers sont plats et ne demandent plus un travail pénible.

Voici (fig. 14) une penture de cette époque, provenant de la porte nord de l’ancienne cathédrale de Carcassonne. Le galbe en est délicat, cherché ; les soudures, peu nombreuses, sont bien faites et n’ont pas été renforcées et recouvertes par ces embrasses habituellement employées jusqu’au milieu du XIIIe siècle. Cette penture date de 1320 environ.

Voici encore (fig. 15) une penture très-simple, mais bien combinée, qui provient d’une porte de l’église Saint-Jacques de Reims, et qui date du milieu du XIVe siècle. Le vantail de la porte est à pivots P, et les pentures ne sont, à vrai dire, que des bandes doubles qui pincent les traverses de la porte avec les frises, ainsi que le fait voir la section A. Extérieurement, la face de cette fausse penture n’est décorée que par